Habiter le Fjord

Une fois par semaine un plongeur procède à l'entretien de l'aquarium du musée. À ce propos, un mannequin se situe à l'extrémité de la longue passerelle ; lieu de ma résidence avant le confinement partiel de cet automne.  J'interromps ce cybercarnet dans le but de me consacrer au travail en atelier et ainsi approfondir mes explorations réalisées au cours des mois précédents. M a résidence se poursuivra jusqu'en juin 2021.

Une vue sur la baie des Ha! Ha! est accessible de jour comme de nuit via Caméra en direct du Fjord . À l'intérieur de mon atelier, je m'inspire des panoramas composés d'étendues glacées et de montagnes pour réaliser des paysages d'eau et d'encre.

La cabane du Musée du Fjord est entreposée près du bâtiment en attendant son retour sur la glace de la baie de Ha! Ha!, tandis que le village de pêche blanche tarde à s'y installer en raison de la douceur de l'hiver. Pendant ce temps, je dessine des maisonnettes dans l'espace blanc.

Le Musée du Fjord joue un rôle de conscientisation écologique auprès de la population, notamment au moment de la pêche sur les glaces de la baie des Ha! Ha!.  Et puisque les villages de pêche blanche ouvriront bientôt, je reproduis au crayon mine des poissons de fond à partir d'un document réalisé par le musée. Lien de la page du musée à ce sujet  

 En congé  

Modeler intuitivement deux variétés d'argile et s'apercevoir par ensuite de l'évocation de la statue de Notre-Dame-du-Saguenay située sur le cap-Trinité surplombant le fjord du Saguenay.

Je retrouve des photographies d'une excursion sur le fjord du Saguenay et je peins à l'encre avec le souvenir de ces eaux profondes.   

C'est au moment d'une conférence au musée sur les secrets du fjord que je prends connaissance de cette carte ancienne. En corrélation avec mon intérêt pour les motifs des cartes hydrographiques, je copie des lacs du Saguenay sur un panneau de bois.

Le musée est situé sur les berges de la baie des Ha! Ha! rattachée au Fjord du Saguenay. Je profite régulièrement de cette vue oscillant entre la pleine mer et la basse mer pour favoriser l'émergence d'un paysage intérieur.

Le tri des dessins accomplis depuis le début de la résidence génère un feu inopiné.

Les trois couleuvres du musée effectuent une mue saisonnière à la suite de quoi l'ancienne peau est conservée à l'intérieur d'un écrin de bois. Cette composante du musée s'exprime à travers une sculpture composée d'argile et de matière ligneuse.

Le souvenir corporel d'avoir porté au creux de ma main des organismes marins du bassin du musée reste bien présent, même après un an. (À noter qu'on ne les touche pas cette année en raison de la pandémie.) Ce contact étroit avec le vivant se révèle à travers mon art.  

Le passage de la région en zone rouge implique la fermeture des institutions muséales au public. Dans le confinement de mon atelier, je poursuis mes explorations en lien avec les thématiques du musée.

Je m'intéresse à la natalité dans les familles nombreuses. Et puisque le mois d'octobre est le plus fécond, je réalise une image inspirée de la conception.  

L'exposition permanente traite des différentes pandémies vécues dans la région. Pour ma part, je me demande comment adapter la création et sa diffusion en cette période de COVID-19  ? Pour alimenter ma réflexion, j'ai recours à la pensée du philosophe Jean-Jacques Dubois qui affirme qu'on ne peut désormais avoir de sens de sa vie que dans le sens collectif. Il ajoute « ceci ne peut se faire que par une meilleure compréhension des lois de la vie, des lois de la nature ».

Je me documente sur l'effet fondateur de la colonisation de la Nouvelle-France et du Saguenay-Lac-Saint-Jean.  Et je modèle des spirales en argile.